Alucard
Wizard
- Feb 8, 2019
- 606
La vie est-elle un secte ? (Gabriel Noncris)
*Le mardi 15 octobre 2019, en France, la police a perquisitionné les domiciles d'une centaine de personnes qui avaient commandé illégalement un médicament permettant de se suicider sans douleur... Ce médicament a été "saisi" par les autorités françaises. Tu trouves ça normal ? Si oui, j'ai une question pour toi...
*Une secte, c'est « un ensemble de personnes partageant la même idéologie (religieuse, philosophique ou autre) ». Les membres d'une secte sont toujours certains de détenir la vérité... « Ceux qui ne pensent pas comme nous ont tort, nous devons donc les conduire dans le droit chemin (c'est à dire dans le nôtre...) ». Ça me rappelle ce que je réponds toujours au témoins de Jéhovah quand ils sonnent à ma porte : « Vous dites que seulement 144 000 personnes de votre secte seront sauvées ? Alors donnez-vous une chance, arrêtez de recruter ! »...
*Si tu appartiens à une secte et que tu décides d'en sortir, ses membres te considéreront comme un égaré, une âme perdue, voire un méchant... Soit tu restes dans la secte, soit on te méprisera et on te le fera payer... A l'inverse, si tu appartiens à un club de poésie, de musique, de sport ou de jeux de société, tu peux en sortir quand tu veux sans qu'on te méprise ou qu'on te maudisse pour cela.
*Maintenant, imaginons que tu n'aimes pas la vie... Tu souffres atrocement depuis longtemps, en raison d'une maladie, de la pauvreté, de problèmes psychologiques ou autre. T'en as marre des gens qui te disent « t'as qu'à te bouger le cul, t'as qu'à aller voir un psy, t'as qu'à voir la vie différemment... ». « Mais bien sûr ! Comment n'y ai-je pas pensé ! »... Alors tu décides délibérément de mettre fin à tes jours, parce que la vie te fait trop souffrir...
*Ou alors, autre situation encore plus banale : tu aimes la vie, tu veux vivre, mais tu as peur de mourir dans d'atroces souffrances, donc avoir un médicament t'assurant que tu pourras mourir sans douleur te rassure. Ce serait tout à fait rationnel. Montaigne, dans ses Essais, écrivait : « Ce n'est pas la mort que je crains, c'est de mourir. » Or, avec les avancées médicales de notre époque, il est techniquement possible de mourir sans douleur, ce qui devrait rassurer les claustrophobes existentiels n'aimant pas se sentir enfermés dans la vie.
*Cependant, dans ces deux situations, t'es confronté à un problème : tu te rends compte que le médicament permettant de mourir sans douleur est interdit par l'État depuis 1996... Fou de rage, tu te dis : « disposer de sa vie est un droit de l'Homme et l'État ne me permet pas de mettre fin à ma vie paisiblement quand je le décide, c'est absolument contradictoire ! » Du coup, pour la première fois de ta vie, tu ne respectes pas les lois : tu commandes illégalement ce produit pour pouvoir mettre fin à ta vie quand tu veux... Et c'est alors qu'un beau jour, à 6 heures du matin, des policiers frappent brutalement à ta porte pour perquisitionner ton domicile et te confisquer le médicament qui te permettait de ne plus avoir peur de mourir et de ne plus être enchaîné à la vie... Tu réalises à quel point c'est violent ?! Résultat : si tu voulais te suicider sans douleur, c'est grillé... ou si tu voulais juste te rassurer en te disant que tu pourrais mourir sereinement quand viendrait ton heure, eh bien c'est grillé aussi...
*Maintenant, je m'adresse à toi, qui aime la vie, qui ne pense pas au suicide et qui n'a pas peur de mourir... C'est bien ! Tu es plus courageux que les philosophes qui passaient leur vie à tenter d'apprivoiser leur peur de mourir ! Je suis heureux pour toi ! Par contre, si tu penses que l'on doit limiter l'accès aux moyens de suicide paisible et que les perquisitions du 15 octobre 2019 étaient justifiées, alors je te le demande... qui es-tu pour décider que des personnes que tu ne connais même pas ne doivent pas avoir le droit de mettre sereinement fin à leur vie ? N'ont-elles pas le droit de ne pas aimer la vie, ou de pouvoir, si ça les rassure, se suicider sans douleur quand elles le décident ? Si tu n'es pas d'accord, c'est que pour toi, la vie est une secte : on a le devoir de l'aimer et on n'a pas le droit d'en sortir... Eh oui ! Tu raisonnes comme les sectaires : tu considères que ceux qui ne pensent pas - comme toi - que la vie vaut la peine d'être vécu, ont tort et doivent être incités à vivre ; tu imposes ton idéologie aux autres ! Par exemple, tu aurais forcé l'humaniste Adam Maier Clayton de se libérer de ses souffrances mentales incurables...
*Entre nous, concevoir la vie comme une option plutôt que comme un devoir, comme un club de poésie ou de sport dont on peut sortir quand on veut plutôt que comme une secte à laquelle on doit restés soumis, ça donne + envie de vivre, tu ne crois pas ?
*Eh ! Répond au moins à cette question... Si une personne que tu aimes souffre en permanence, physiquement ou mentalement, préfères-tu la savoir en vie et en souffrance – ou morte et libérée de ses tourments ? Si tu préfères qu'elle vive coûte que coûte, même si sa vie est à l'image du Calvaire Christique, eh bien... je ne veux surtout pas que tu m'aimes...
*Le mardi 15 octobre 2019, en France, la police a perquisitionné les domiciles d'une centaine de personnes qui avaient commandé illégalement un médicament permettant de se suicider sans douleur... Ce médicament a été "saisi" par les autorités françaises. Tu trouves ça normal ? Si oui, j'ai une question pour toi...
*Une secte, c'est « un ensemble de personnes partageant la même idéologie (religieuse, philosophique ou autre) ». Les membres d'une secte sont toujours certains de détenir la vérité... « Ceux qui ne pensent pas comme nous ont tort, nous devons donc les conduire dans le droit chemin (c'est à dire dans le nôtre...) ». Ça me rappelle ce que je réponds toujours au témoins de Jéhovah quand ils sonnent à ma porte : « Vous dites que seulement 144 000 personnes de votre secte seront sauvées ? Alors donnez-vous une chance, arrêtez de recruter ! »...
*Si tu appartiens à une secte et que tu décides d'en sortir, ses membres te considéreront comme un égaré, une âme perdue, voire un méchant... Soit tu restes dans la secte, soit on te méprisera et on te le fera payer... A l'inverse, si tu appartiens à un club de poésie, de musique, de sport ou de jeux de société, tu peux en sortir quand tu veux sans qu'on te méprise ou qu'on te maudisse pour cela.
*Maintenant, imaginons que tu n'aimes pas la vie... Tu souffres atrocement depuis longtemps, en raison d'une maladie, de la pauvreté, de problèmes psychologiques ou autre. T'en as marre des gens qui te disent « t'as qu'à te bouger le cul, t'as qu'à aller voir un psy, t'as qu'à voir la vie différemment... ». « Mais bien sûr ! Comment n'y ai-je pas pensé ! »... Alors tu décides délibérément de mettre fin à tes jours, parce que la vie te fait trop souffrir...
*Ou alors, autre situation encore plus banale : tu aimes la vie, tu veux vivre, mais tu as peur de mourir dans d'atroces souffrances, donc avoir un médicament t'assurant que tu pourras mourir sans douleur te rassure. Ce serait tout à fait rationnel. Montaigne, dans ses Essais, écrivait : « Ce n'est pas la mort que je crains, c'est de mourir. » Or, avec les avancées médicales de notre époque, il est techniquement possible de mourir sans douleur, ce qui devrait rassurer les claustrophobes existentiels n'aimant pas se sentir enfermés dans la vie.
*Cependant, dans ces deux situations, t'es confronté à un problème : tu te rends compte que le médicament permettant de mourir sans douleur est interdit par l'État depuis 1996... Fou de rage, tu te dis : « disposer de sa vie est un droit de l'Homme et l'État ne me permet pas de mettre fin à ma vie paisiblement quand je le décide, c'est absolument contradictoire ! » Du coup, pour la première fois de ta vie, tu ne respectes pas les lois : tu commandes illégalement ce produit pour pouvoir mettre fin à ta vie quand tu veux... Et c'est alors qu'un beau jour, à 6 heures du matin, des policiers frappent brutalement à ta porte pour perquisitionner ton domicile et te confisquer le médicament qui te permettait de ne plus avoir peur de mourir et de ne plus être enchaîné à la vie... Tu réalises à quel point c'est violent ?! Résultat : si tu voulais te suicider sans douleur, c'est grillé... ou si tu voulais juste te rassurer en te disant que tu pourrais mourir sereinement quand viendrait ton heure, eh bien c'est grillé aussi...
*Maintenant, je m'adresse à toi, qui aime la vie, qui ne pense pas au suicide et qui n'a pas peur de mourir... C'est bien ! Tu es plus courageux que les philosophes qui passaient leur vie à tenter d'apprivoiser leur peur de mourir ! Je suis heureux pour toi ! Par contre, si tu penses que l'on doit limiter l'accès aux moyens de suicide paisible et que les perquisitions du 15 octobre 2019 étaient justifiées, alors je te le demande... qui es-tu pour décider que des personnes que tu ne connais même pas ne doivent pas avoir le droit de mettre sereinement fin à leur vie ? N'ont-elles pas le droit de ne pas aimer la vie, ou de pouvoir, si ça les rassure, se suicider sans douleur quand elles le décident ? Si tu n'es pas d'accord, c'est que pour toi, la vie est une secte : on a le devoir de l'aimer et on n'a pas le droit d'en sortir... Eh oui ! Tu raisonnes comme les sectaires : tu considères que ceux qui ne pensent pas - comme toi - que la vie vaut la peine d'être vécu, ont tort et doivent être incités à vivre ; tu imposes ton idéologie aux autres ! Par exemple, tu aurais forcé l'humaniste Adam Maier Clayton de se libérer de ses souffrances mentales incurables...
*Entre nous, concevoir la vie comme une option plutôt que comme un devoir, comme un club de poésie ou de sport dont on peut sortir quand on veut plutôt que comme une secte à laquelle on doit restés soumis, ça donne + envie de vivre, tu ne crois pas ?
*Eh ! Répond au moins à cette question... Si une personne que tu aimes souffre en permanence, physiquement ou mentalement, préfères-tu la savoir en vie et en souffrance – ou morte et libérée de ses tourments ? Si tu préfères qu'elle vive coûte que coûte, même si sa vie est à l'image du Calvaire Christique, eh bien... je ne veux surtout pas que tu m'aimes...
