Alucard
Wizard
- Feb 8, 2019
- 606
"Pourquoi devrais-je être le pantin de mes pulsions de vie ? Les Hommes se révoltent parfois – en vain – contre leur société, mais ils restent toujours soumis aux lois immuables et aberrantes de l'existence : ils besognent sans relâche pour assurer leur survie, se repaissent de leur pain quotidien tels des prisonniers serviles et dorment en rêvant des tâches qu'ils auront à accomplir le lendemain. La logique absurde de la vie est un cachot dont je dois m'échapper afin de révéler le non-sens du monde à l'Humanité.
Je refuse de prolonger sempiternellement mon supplice tandis que la Faucheuse me tend les bras. Ô Mort, qu'attends-tu pour t'emparer de moi ? J'aime la pâleur de ta chair, la froideur de tes baisers et la violence de tes étreintes, enlace-moi et libère-moi ! Contrairement à mes frères esclaves, je ne suis plus aveuglé par les mirages de l'espérance : l'inanité de mes affaires terrestres s'est dévoilée à mes regards depuis mon enfance.
Dieu malveillant, puisque tu voues tes créatures à la tombe, pourquoi n'éteins-tu pas les lanternes blafardes et trompeuses de leur vouloir-vivre ? Tu aimes voir tes victimes se débattre, souffrir et s'accrocher à la vie contre toute raison ; tu les catapultes dans de profonds précipices, tu t'enivres des vapeurs putrides de leur angoisse, tu éclates d'un rire cruel et terrible en les regardant escalader avec peine les parois visqueuses du gouffre sordide et tu te délectes de ce spectacle de douleur et d'horreur.
Si une frêle lueur de compassion se frayait un chemin dans le marbre noir de ton cœur, tu laisserais l'Homme gémir dans l'abîme hideux sans envoyer les diablotins fabulateurs de l'espoir le torturer et le ramener dans les plaines fangeuses de la civilisation. Mais tu restes insensible aux élégies des peuples, tu aimes contempler la souffrance et la terreur, c'est pourquoi tu encourages le malheureux à chérir la vie, à bénir ses chaînes et à ne pas mourir tant que tu ne l'as pas décidé. Tu n'offres aucune issue à l'intérieur de la vie et tu nous incites néanmoins à ne pas nous tuer : notre condition reflète l'infini de ta perversité.
Le troupeau suit tes pasteurs véreux sans en avoir conscience et certains fous te glorifient, mais si tu crois pouvoir continuer ainsi à jouir éternellement de l'agonie des êtres, tu te fourvoies. Ton règne inique prendra bientôt fin.
Il s'est enfui de l'Enfer flamboyant où tu l'avais injustement précipité ; tapi dans l'ombre, reclus dans le clocher d'une cathédrale noire et revêtu de ténèbres sublimes, Il a recouvré de sa puissance originelle.
Ne tressailles-tu pas face à la Menace qui t'exhibe ses tentacules informes ? Comme Lui, je sais ; ta force t'a permis de t'autoproclamer monarque légitime et universel, mais tu n'es qu'un infâme imposteur qui n'est pas digne de trôner dans les hauteurs éthérées : l'heure de ta propre rédemption est venue.
Mollement étendu sur les cimes bleu-acier du Ciel, tu savourais le grand film d'horreur du monde en te croyant à l'abri de toute attaque vengeresse ; cependant, en gravissant les monts escarpés de la Vérité, je suis arrivé en face de toi et mes flèches enflammées t'ont atteint ; blessé, tu as pris peur telle une bête traquée et tu m'as retenu sur les sommets pour que je ne puisse pas redescendre et informer la multitude de ta fausseté morale. Je te tiens tête, Dieu vil, c'est pourquoi tu m'abhorres et tu me maudis.
Donne-moi le sceptre messianique de la mort afin que je sauve l'Humanité d'elle-même en l'exterminant : je ne te laisserai pas maintenir tes créatures en captivité dans la geôle de l'existence ! Lorsque j'apporterai le feu noir de la lucidité aux Hommes, ceux-ci abandonneront leurs travaux inutiles, se départiront de leurs devoirs infondés et s'égorgeront aussitôt ; de gigantesques océans de sang inonderont alors la Terre, engloutiront ta création charogneuse et éclabousseront la voûte empyrée.
Privé de tes souffre-douleur, tu devras te préparer à la confrontation finale qui déterminera le sort de l'univers. Je serai de Son côté : tes foyers, ta nourriture et tes filles ne me font pas oublier ma haine flambante contre toi. Crois-tu pouvoir le vaincre, maintenant que ton fils n'est plus qu'un risible hochet dont même tes ouailles se moquent ? Tu transpires et tu suffoques de peur, je le vois ; tu restes transcendant et mystérieux pour les médiocres, mais pour Lui et moi, tu n'es qu'un tyran lâche.
Ne te dérobe pas, tu ne peux pas t'enfuir car aucun repli de l'espace ne lui est inaccessible. Ne sens-tu pas une odeur de feu soufreux s'élever vers le Ciel ? Ne vois-tu pas Son château noirâtre surgir des ténèbres brouillardeuses d'une forêt obscure ? Quand le glas redouté de la vengeance universelle sonnera enfin et ébranlera la Terre de ses vibrations assourdissantes, Il prendra son envol au-dessus des quartiers sordides et insalubres de Pandemonium, traversera les vastitudes intersidérales plus vite que la lumière, atteindra les hautes sphères et te combattra.
Ne te surestime pas, car Il connaît désormais ton point faible : l'inauthenticité de ton être crapuleux.
Des kyrielles d'araignées noires et hideuses jailliront de Son manteau noir, mordront dans ta chair éthérée et cracheront leur venin verdâtre dans ton sang laiteux ; contaminé et endolori par le poison chthonien, tu te débattras de douleur en dégorgeant des glaires gluantes qui empuantiront tes cieux enluminés ; des flammes rougeoyantes s'élèveront de l'abîme et feront fondre les ferrures enfleuries des portes du Paradis, les anges déchus pénétreront ainsi dans tes contrées rayonnantes, marcheront sur tes plaines éburnéennes, entreront dans tes cités célestes et terroriseront tes serviteurs serviles : transportés par les ardeurs d'un délire féroce et frénétique, ils fracasseront tes châteaux de cristal et lanceront de tous côtés d'énormes rochers déflagrants qui incendieront tout le firmament ; tout s'écroulera dans le vacarme et le tumulte ; tes anges affolés courront et voleront dans tous les sens sans trouver nul abri où se cacher ; Mammon dépouillera tes palais en ruine de leurs richesses coruscantes et ostentatoires, Balor massacrera, étripera, dépècera et foudroiera tes sujets d'un regard, Astarté charmera, séduira et envoûtera ses victimes avant de les égorger et de se masturber avec leur cadavre, Moloch noiera tes enfants dévots dans le feu sans fond des Enfers et savourera le crépitement de leur chair gémissante, Béhémoth en furie galopera dans l'éther traumatisé en détruisant tout sur son passage et Bélial violera tes Vierges jusqu'à ce que leur sang macule leurs draps liliaux et ruisselle sur les pavés lustrés de leurs chambres princières ; des battements de tambours et des accords d'orgue sinistres provenant de chapelles souterraines retentiront à travers l'infini universel ; Il maîtrisera et maniera la matière : les gigantesques boules de feu que l'on nomme « étoiles » tournoieront alors dans le ciel embrasé et se rueront sur ta carcasse convulsée ; Abaddon lancera ses vastes nuées de sauterelles qui te recouvriront, te tailladeront et t'éventreront puis les mouches carnassières de Belzébuth te dévoreront les entrailles ; ainsi, Dieu pervers et exécrable, tu connaîtras à ton tour les tortures de la souffrance et de l'agonie que tu as infligées à tes créatures ; tu essaieras désespérément de L'arrêter, mais ton épée de lumière sera brisée par sa lance de jais ; les cieux seront engloutis dans un brouillard noir et asphyxiant ; haletant, transpirant, hurlant et riant de joie, contemplant ce spectacle grandiose de destruction, glorifiant le chaos primitif et me réjouissant de la revanche des réprouvés, je danserai sur des décombres de cathédrales flottant dans l'espace ; Il frappera ta face étincelante et ensanglantée d'un coup fatal puis se transformera en un énorme et hideux chiroptère plus grand que toutes les galaxies réunies qui t'entraînera avec lui dans une dimension spatiale où tout sera informe et effrayant, où de noirs tourbillons déchaînés avaleront ton Verbe indigent et vain dont tu es si fier, où d'affreux puits de chaos aspireront ta substance céleste... et où tu disparaîtras, anéanti par Satan et rendu à la Nuit éternelle.
Tu retourneras à la matière, elle qui était là avant toi et qui a tout engendré : l'immanence recouvrera sa suprématie originelle.
Ce n'est qu'à ce moment précis, – quand les ténèbres recouvriront à nouveau la surface de l'abîme, quand la Nature sublime déploiera sa puissance et sa magnificence sans être meurtrie ou refrénée et quand plus aucun vivant ne fuira l'ombre consubstantielle à son être –, que le vocable « justice » ne sera plus seulement un opium sonore et que la révolte ne sera plus légitime."
Je refuse de prolonger sempiternellement mon supplice tandis que la Faucheuse me tend les bras. Ô Mort, qu'attends-tu pour t'emparer de moi ? J'aime la pâleur de ta chair, la froideur de tes baisers et la violence de tes étreintes, enlace-moi et libère-moi ! Contrairement à mes frères esclaves, je ne suis plus aveuglé par les mirages de l'espérance : l'inanité de mes affaires terrestres s'est dévoilée à mes regards depuis mon enfance.
Dieu malveillant, puisque tu voues tes créatures à la tombe, pourquoi n'éteins-tu pas les lanternes blafardes et trompeuses de leur vouloir-vivre ? Tu aimes voir tes victimes se débattre, souffrir et s'accrocher à la vie contre toute raison ; tu les catapultes dans de profonds précipices, tu t'enivres des vapeurs putrides de leur angoisse, tu éclates d'un rire cruel et terrible en les regardant escalader avec peine les parois visqueuses du gouffre sordide et tu te délectes de ce spectacle de douleur et d'horreur.
Si une frêle lueur de compassion se frayait un chemin dans le marbre noir de ton cœur, tu laisserais l'Homme gémir dans l'abîme hideux sans envoyer les diablotins fabulateurs de l'espoir le torturer et le ramener dans les plaines fangeuses de la civilisation. Mais tu restes insensible aux élégies des peuples, tu aimes contempler la souffrance et la terreur, c'est pourquoi tu encourages le malheureux à chérir la vie, à bénir ses chaînes et à ne pas mourir tant que tu ne l'as pas décidé. Tu n'offres aucune issue à l'intérieur de la vie et tu nous incites néanmoins à ne pas nous tuer : notre condition reflète l'infini de ta perversité.
Le troupeau suit tes pasteurs véreux sans en avoir conscience et certains fous te glorifient, mais si tu crois pouvoir continuer ainsi à jouir éternellement de l'agonie des êtres, tu te fourvoies. Ton règne inique prendra bientôt fin.
Il s'est enfui de l'Enfer flamboyant où tu l'avais injustement précipité ; tapi dans l'ombre, reclus dans le clocher d'une cathédrale noire et revêtu de ténèbres sublimes, Il a recouvré de sa puissance originelle.
Ne tressailles-tu pas face à la Menace qui t'exhibe ses tentacules informes ? Comme Lui, je sais ; ta force t'a permis de t'autoproclamer monarque légitime et universel, mais tu n'es qu'un infâme imposteur qui n'est pas digne de trôner dans les hauteurs éthérées : l'heure de ta propre rédemption est venue.
Mollement étendu sur les cimes bleu-acier du Ciel, tu savourais le grand film d'horreur du monde en te croyant à l'abri de toute attaque vengeresse ; cependant, en gravissant les monts escarpés de la Vérité, je suis arrivé en face de toi et mes flèches enflammées t'ont atteint ; blessé, tu as pris peur telle une bête traquée et tu m'as retenu sur les sommets pour que je ne puisse pas redescendre et informer la multitude de ta fausseté morale. Je te tiens tête, Dieu vil, c'est pourquoi tu m'abhorres et tu me maudis.
Donne-moi le sceptre messianique de la mort afin que je sauve l'Humanité d'elle-même en l'exterminant : je ne te laisserai pas maintenir tes créatures en captivité dans la geôle de l'existence ! Lorsque j'apporterai le feu noir de la lucidité aux Hommes, ceux-ci abandonneront leurs travaux inutiles, se départiront de leurs devoirs infondés et s'égorgeront aussitôt ; de gigantesques océans de sang inonderont alors la Terre, engloutiront ta création charogneuse et éclabousseront la voûte empyrée.
Privé de tes souffre-douleur, tu devras te préparer à la confrontation finale qui déterminera le sort de l'univers. Je serai de Son côté : tes foyers, ta nourriture et tes filles ne me font pas oublier ma haine flambante contre toi. Crois-tu pouvoir le vaincre, maintenant que ton fils n'est plus qu'un risible hochet dont même tes ouailles se moquent ? Tu transpires et tu suffoques de peur, je le vois ; tu restes transcendant et mystérieux pour les médiocres, mais pour Lui et moi, tu n'es qu'un tyran lâche.
Ne te dérobe pas, tu ne peux pas t'enfuir car aucun repli de l'espace ne lui est inaccessible. Ne sens-tu pas une odeur de feu soufreux s'élever vers le Ciel ? Ne vois-tu pas Son château noirâtre surgir des ténèbres brouillardeuses d'une forêt obscure ? Quand le glas redouté de la vengeance universelle sonnera enfin et ébranlera la Terre de ses vibrations assourdissantes, Il prendra son envol au-dessus des quartiers sordides et insalubres de Pandemonium, traversera les vastitudes intersidérales plus vite que la lumière, atteindra les hautes sphères et te combattra.
Ne te surestime pas, car Il connaît désormais ton point faible : l'inauthenticité de ton être crapuleux.
Des kyrielles d'araignées noires et hideuses jailliront de Son manteau noir, mordront dans ta chair éthérée et cracheront leur venin verdâtre dans ton sang laiteux ; contaminé et endolori par le poison chthonien, tu te débattras de douleur en dégorgeant des glaires gluantes qui empuantiront tes cieux enluminés ; des flammes rougeoyantes s'élèveront de l'abîme et feront fondre les ferrures enfleuries des portes du Paradis, les anges déchus pénétreront ainsi dans tes contrées rayonnantes, marcheront sur tes plaines éburnéennes, entreront dans tes cités célestes et terroriseront tes serviteurs serviles : transportés par les ardeurs d'un délire féroce et frénétique, ils fracasseront tes châteaux de cristal et lanceront de tous côtés d'énormes rochers déflagrants qui incendieront tout le firmament ; tout s'écroulera dans le vacarme et le tumulte ; tes anges affolés courront et voleront dans tous les sens sans trouver nul abri où se cacher ; Mammon dépouillera tes palais en ruine de leurs richesses coruscantes et ostentatoires, Balor massacrera, étripera, dépècera et foudroiera tes sujets d'un regard, Astarté charmera, séduira et envoûtera ses victimes avant de les égorger et de se masturber avec leur cadavre, Moloch noiera tes enfants dévots dans le feu sans fond des Enfers et savourera le crépitement de leur chair gémissante, Béhémoth en furie galopera dans l'éther traumatisé en détruisant tout sur son passage et Bélial violera tes Vierges jusqu'à ce que leur sang macule leurs draps liliaux et ruisselle sur les pavés lustrés de leurs chambres princières ; des battements de tambours et des accords d'orgue sinistres provenant de chapelles souterraines retentiront à travers l'infini universel ; Il maîtrisera et maniera la matière : les gigantesques boules de feu que l'on nomme « étoiles » tournoieront alors dans le ciel embrasé et se rueront sur ta carcasse convulsée ; Abaddon lancera ses vastes nuées de sauterelles qui te recouvriront, te tailladeront et t'éventreront puis les mouches carnassières de Belzébuth te dévoreront les entrailles ; ainsi, Dieu pervers et exécrable, tu connaîtras à ton tour les tortures de la souffrance et de l'agonie que tu as infligées à tes créatures ; tu essaieras désespérément de L'arrêter, mais ton épée de lumière sera brisée par sa lance de jais ; les cieux seront engloutis dans un brouillard noir et asphyxiant ; haletant, transpirant, hurlant et riant de joie, contemplant ce spectacle grandiose de destruction, glorifiant le chaos primitif et me réjouissant de la revanche des réprouvés, je danserai sur des décombres de cathédrales flottant dans l'espace ; Il frappera ta face étincelante et ensanglantée d'un coup fatal puis se transformera en un énorme et hideux chiroptère plus grand que toutes les galaxies réunies qui t'entraînera avec lui dans une dimension spatiale où tout sera informe et effrayant, où de noirs tourbillons déchaînés avaleront ton Verbe indigent et vain dont tu es si fier, où d'affreux puits de chaos aspireront ta substance céleste... et où tu disparaîtras, anéanti par Satan et rendu à la Nuit éternelle.
Tu retourneras à la matière, elle qui était là avant toi et qui a tout engendré : l'immanence recouvrera sa suprématie originelle.
Ce n'est qu'à ce moment précis, – quand les ténèbres recouvriront à nouveau la surface de l'abîme, quand la Nature sublime déploiera sa puissance et sa magnificence sans être meurtrie ou refrénée et quand plus aucun vivant ne fuira l'ombre consubstantielle à son être –, que le vocable « justice » ne sera plus seulement un opium sonore et que la révolte ne sera plus légitime."
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